Les troubles psychiques au travail

En raison de la situation politique extérieure incertaine, de la faible croissance économique et des droits de douane annoncés par le président Trump, de nombreuses entreprises suisses ont actuellement introduit le chômage partiel. Les entreprises de l'industrie MEM confrontées à une baisse constante des ventes depuis deux ans sont particulièrement touchées.
Mais que signifie exactement le chômage partiel ? Lorsqu'une entreprise introduit la réduction de l’horaire de travail (RHT), les employé·es réduisent temporairement leur taux d'occupation ou sont même totalement dispensé·es de venir travailler. Ils/elles perçoivent néanmoins 80% de leur salaire et le contrat de travail reste en vigueur. Cela protège l'emploi en période économiquement difficile et évite les licenciements, tandis que la différence de salaire est financée par l'assurance-chômage.
La crise actuelle de l’industrie a poussé de nombreuses entreprises à recourir au chômage partiel en 2024. Certaines atteignent déjà la durée maximale d'indemnisation. Dans ce contexte, des mesures politiques sont en cours pour la prolongation de la durée maximale de perception à 24 mois.
Sans une adaptation de cette réglementation, des licenciements sont à craindre – avec pour conséquence la perte d'un précieux savoir-faire qui serait urgemment nécessaire lors d'une reprise économique ultérieure. Pour éviter cela, une modification rapide de la loi est nécessaire, permettant au Conseil fédéral de prolonger la durée de perception de l'indemnité en cas de réduction de l'horaire de travail (RHT) de 18 à 24 mois.
Cependant, il faut savoir gérer ce nouveau temps libre, l'absence de routine et l'incertitude liée à une situation économique difficile. Les conséquences psychologiques du chômage partiel ne sont pas à sous-estimer. Que les effets soient positifs ou négatifs pour les personnes concernées dépend de leur type de personnalité et de la manière dont les RHT sont mises en œuvre et communiquées.
Le chômage partiel peut être une alternative aux licenciements et garantir temporairement la sécurité de l'emploi. Cela peut réduire le stress et la peur du chômage à plein temps avec obligation de chercher un nouveau poste. Néanmoins, les inquiétudes et la pression financière sur les travailleurs·euses persistent si aucune amélioration économique ne se dessine. Des sentiments d'impuissance et de perte de contrôle peuvent survenir.
Le chômage partiel influence considérablement l'équilibre travail-vie privée. D'une part, il crée plus de temps pour la famille et les intérêts personnels. D'autre part, un sentiment d'isolement social peut s'installer lorsque les routines de travail disparaissent et que les interactions avec les collègues diminuent. Cela peut également entraîner une perte de motivation et d'engagement par rapport à la profession.
Qui a beaucoup de temps a aussi beaucoup de temps pour réfléchir. Ainsi, le chômage partiel peut également amener à remettre en question son parcours professionnel, ce qui peut conduire certains employé·es à se reconvertir ou même à changer de métier.
Si possible, le temps libre devrait être utilisé judicieusement – par exemple pour suivre une formation continue pertinente pour le métier. Cela permet de rester concurrentiel sur le marché du travail et d'acquérir des compétences pertinentes.
Entretenir consciemment les contacts sociaux aide, particulièrement en période difficile, à rester actif·ve au quotidien et à éviter l'isolement. Les rencontres entre collègues en dehors du cadre professionnel peuvent être enrichissantes. Pourquoi ne pas organiser une rencontre régulière autour d'un café ou d'une promenade ? Un échange en ligne peut également maintenir le lien.