Travailler en bonne santé

Comment les employé·es et les employeurs gèrent-ils les troubles psychiques lorsqu'ils ont un impact sur le travail ?
Une enquête récente menée par MedWork le montre clairement : une majorité des personnes interrogées font état de problèmes psychiques qui auraient une incidence sur leur vie professionnelle. Les symptômes observés sur le lieu de travail sont par exemple des problèmes de concentration, une baisse des performances ou un comportement social inhabituel. À cela peuvent s'ajouter des comportements très divers, tels que de fortes sautes d'humeur ou un repli sur soi vis-à-vis des collègues.
Deux tiers des personnes interrogées se disent prêtes à parler ouvertement de leurs problèmes psychologiques à leur supérieur hiérarchique. Ce chiffre est plus élevé que dans des enquêtes précédentes comparables. Cela démontre que les problèmes psychologiques sont de moins en moins tabous. En d'autres termes, nous en parlons plus ouvertement.
Malgré cette volonté d’ouverture, l'environnement actuel est encore très incertain quant à la manière de les gérer. Cela concerne les cadres et les collègues. Près d’une entreprise sur huit seulement dispose d'une orientation claire sur la manière de traiter les maladies psychiques de ses employé·es. Le fait est que les entreprises devraient faire plus qu'elles ne le font actuellement.
Les raisons de la charge psychique sont toutefois alarmantes. Les personnes interrogées indiquent qu'un climat tendu au sein de l'équipe, des conflits et une culture d'entreprise problématique sont considérés comme les principales causes des problèmes psychiques. Conséquence : les entreprises devraient s'engager davantage en faveur d'une culture de confiance, de transparence et d'ouverture.
*Source : étude bibliographique BAK
WorkMed AG est un centre pour le travail et la santé mentale qui œuvre dans le domaine de la prévention, de la clarification et de la gestion des problèmes de formation et de travail, ainsi que dans l'amélioration de la capacité de travail et de l'intégration sur le marché du travail des personnes souffrant de troubles psychiques.
Pour en savoir plus : Particuliers • WorkMed AG conseille les personnes concernées par des problèmes au travail.
Comment les employeurs et les employé·es doivent-ils se comporter lorsque des troubles psychiques ont un impact sur le travail ?
Les employeurs ont une obligation de protection de la santé et de diligence. Voici quelques recommandations concrètes à l'intention des employeurs :
Agir de manière proactive
Les employeurs doivent s'assurer que des structures appropriées sont en place pour réagir aux incidents. Les cadres doivent être sensibilisés. Il convient de communiquer clairement aux employé·es à qui ils peuvent s'adresser et comment. S'il s'agit de points de contact internes, veillez à ce qu'ils soient formés en permanence et permettent également une prise de contact anonyme et non hiérarchique.
En cas d'anomalies, engagez le dialogue : faites part de vos observations à l'employé·e, montrez-lui les répercussions sur son travail et discutez ainsi des mesures à prendre.
Assurez votre soutien et indiquez les offres d'aide disponibles
Les employeurs doivent s'engager à respecter la protection des données : par défaut, ils reçoivent peu d'informations sur l'état de santé de leurs employé·es. Si l'employé·e et la situation le permettent, un échange régulier avec des spécialistes, tels que des gestionnaires de cas, peut contribuer de manière significative au maintien de l'emploi ou à la réintégration.
Les entretiens de suivi permettent de tirer des enseignements, non seulement dans le cas concerné, mais aussi pour l'avenir.
Documenter, mais si possible d'une manière qui ne mette pas le/la collaborateur·rice devant le fait accompli.
Les notes de procès-verbal et les accords sur les objectifs sont des instruments importants pour prouver que le devoir de diligence a été respecté.
Un compte rendu d'entretien préétabli ou un accord sur les objectifs qui ne permet pas à l’employé·e de s'exprimer envoie toutefois un message clair et généralement négatif à la personne en difficulté psychologique.
Pendant une incapacité de travail, les employé·es ne sont protégé·es contre le licenciement que pour une durée limitée. Cette durée varie de 30 à 180 jours, en fonction du nombre d'années de service.
Si une personne malade reste en incapacité de travail de manière permanente ou n'est pas en mesure d'exercer son activité habituelle pour cause de maladie, et que l'employeur a rempli son devoir d'assistance, un licenciement est en principe admissible.
Que ce soit avant ou pendant l'incapacité de travail, une chose est claire : moins vous communiquez avec l'entreprise, plus il lui sera difficile de prendre des mesures pour vous soutenir et vous permettre de conserver votre emploi.
Il en découle les recommandations suivantes :
Faites appel à un soutien psychologique (thérapie, médecin traitant) dès que possible. Il est préférable de se mettre en arrêt maladie un peu plus tôt et de reprendre rapidement le travail que d'attendre trop longtemps et de rester malade de manière prolongée.
Angestellte Schweiz vous aide, tant en matière de santé mentale que pour les questions juridiques.
La possibilité d’accomplir de petites tâches organisationnelles doit être évaluée au cas par cas selon la logique du bon sens, mais si vous êtes en arrêt maladie, vous ne devez pas travailler. Cela signifie que vous ne devez pas non plus participer à des réunions virtuelles ou traiter « quelques » e-mails. Notez notamment que si vous percevez des prestations d'assurance et que vous travaillez en même temps, vous et votre entreprise courez des risques juridiques. Si vous estimez être à nouveau apte au travail, il est fortement recommandé d'en parler d'abord à votre médecin et de documenter clairement votre tentative de reprise du travail.
Discutez aussi ouvertement que possible avec vos supérieurs, les RH ou les interlocuteurs compétents de l'entreprise au sujet d'un allègement de vos tâches, d'adaptations ou de votre retour au travail. Consignez par écrit les discussions et événements importants.