Licenciement : et après ?

En ces temps mouvementés, nous vous renseignons sur les bons réflexes à adopter en cas de rupture du contrat de travail par l'employeur.

La conjoncture économique n’est pas des plus encourageantes et au cours des dernières semaines, les annonces de restructuration foisonnent. Pour les personnes concernées, il est primordial de bien connaître ses droits.

 

1. Prenez le temps d’encaisser le choc

Outre l’insécurité financière, un licenciement présente des conséquences psychologiques importantes. Recevoir sa lettre de congé, surtout de manière inattendue, atteint l’estime de soi et peut provoquer un bouleversement identitaire. Cela est d’autant plus vrai que nous vivons dans une société où le travail est un pilier de l’identité sociale. Un emploi qui se passe bien procure un sentiment d’utilité et devient un gage de reconnaissance par autrui.

Lorsque cela s’arrête, le déni, la colère ou l’abattement font partie du processus. En être conscient peut aider à prendre du recul. Pour surmonter le choc, prendre soin de soi et de sa santé est primordiale. Renouez avec vos hobbys ou passez du temps en famille : il s’agit d’entretenir et de valoriser les autres domaines de la vie -ceux qui vont bien. Si possible, essayez de garder un état d’esprit positif : les épreuves se révèlent souvent des tremplins pour rebondir. Au besoin, n’hésitez pas à consulter un psychologue du travail qui peut vous donner des clés pour mieux accepter la situation.

 

2. Vérifiez vos droits

Le contrat de travail que vous avez signé au début de votre activité doit spécifier les délais à respecter en cas de résiliation et si rien n’est mentionné, ce sont les délais légaux du Code des obligations qui font foi. La loi prévoit par ailleurs des délais de protection particuliers pour les personnes ayant été sujettes à une incapacité de travail avant le licenciement, ou encore en incapacité lorsqu’elles reçoivent leur congé. Les femmes enceintes sont également protégées -même si la grossesse est découverte après l’annonce du licenciement. En tant que membre d’Angestellte Schweiz, vous disposez d’une protection juridique qui vous renseigne à ce sujet et vous couvre en cas de litige : profitez-en. À noter que les salarié·e·s de plus de 55 ans dont l’entreprise est signataire de la CCT de l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux ont droit à une audition avec la résiliation de leur contrat, ainsi qu’un mois supplémentaire de préavis s’ils sont à leur poste depuis plus de dix ans.

Si vous vous opposez à la décision de renvoi et réclamez une indemnité de réparation, gardez en tête que le dossier doit être solide. Le sentiment d'injustice, aussi fort qu’il soit, n’est pas suffisant pour justifier un licenciement abusif. Le terme s’applique en effet uniquement aux situations pour lesquelles les causes de licenciement sont particulièrement choquantes. À nouveau, l’avis d’un spécialiste du droit peut être utile, car des démarches judiciaires vaines s’avèrent souvent chronophages et coûteuses. En cas de licenciement collectif, les éventuels plans sociaux se mettent en place par le biais de démarches collectives entreprises par les représentants du personnel et/ou les syndicats.

 

3. Contactez l’assurance chômage

En Suisse, un pourcentage de votre salaire est automatiquement prélevé pour assurer le risque de chômage. Ainsi, inutile de vous sentir coupable de vous affilier : il s’agit d’un droit pour lequel vous avez cotisé, à condition d’avoir travaillé en Suisse au moins douze mois durant les vingt-quatre derniers mois. Ce dernier critère peut par ailleurs être assoupli selon la situation de vie propre.

Afin d’évaluer votre droit et estimer le montant de vos indemnités, le plus simple est de vous adresser à l’Office de votre canton de domicile. Pour ne pas perdre de jours d’indemnité, il est important de prendre contact au plus tard le lendemain de la résiliation définitive de votre contrat (par exemple, le 1er décembre pour un licenciement au 30 novembre).

 

4. Soignez votre départ

Même si l’émotionnel peut prendre le dessus, soigner la relation avec l’employeur tant que vous demeurez encore sous contrat représente de gros avantages pour la suite : référence fiable sur le CV, recommandations au niveau du réseau… Le dialogue est donc préférable à la confrontation. Il est aussi conseillé de rester investi·e dans son poste jusqu’à la fin du délai.

L’employeur, de son côté, a aussi des devoirs à respecter, notamment celui de fournir rapidement un certificat de travail intermédiaire pour soutenir vos postulations futures. Il doit également vous renseigner sur la question des vacances restantes et des heures supplémentaires. Les jours de vacances et les heures supplémentaires doivent être en principe pris en nature ; si cela n’est pas possible, ils doivent être payés à la fin du contrat.

 

5. Recommencer rapidement à postuler

Bien souvent, le choc de la nouvelle, couplé à l’obligation de se rendre au travail jusqu’à la fin des rapports, provoque un désinvestissement temporaire quant à la recherche d’un nouvel emploi. Il est pourtant fondamental de s’y mettre au plus tôt : l’assurance chômage exige des travailleurs qu’ils commencent leurs postulations dès lors qu’ils ont connaissance de leur licenciement. N’oubliez pas de garder une trace de vos démarches : en cas de non-respect de la règle, vous pourriez être sanctionné·e avec des jours de suspension d’indemnité.

Et n’oubliez pas : une fois la machine lancée, les conseillers en placement sont là pour vous soutenir dans vos recherches. Le moment est opportun pour mettre à jour son CV, optimiser son profil LinkedIn ou faire un bilan de compétences. Envisagiez-vous une réorientation professionnelle ? Une formation continue ? C’est le moment idéal pour y penser et ainsi garder des objectifs en ligne de mire -une ressource importante pour aller de l’avant !

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Auteur-e

Laure Fasel

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