« Trois piliers, et le plus tôt possible »
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Que l’on soutienne ou regrette le refus du 22 septembre sur la réforme de la LPP, le constat est sans appel : avec le prolongement de l’espérance de vie et l’arrivée à la retraite des baby-boomers, des solutions s’imposent afin de protéger un système de retraite qui s’essouffle. Et d’ici qu’un nouvel accord politique voie le jour, les mesures reposent désormais sur l’individu. Cela implique d’avoir quelques repères pour naviguer dans ce système complexe.
Pas forcément. Les cotisations sont effectivement prélevées sur les salaires des personnes actives. L’employeur participe au minimum à 50%. Toutefois, pour être soumis à la LPP, il faut gagner au moins 22'050.- CHF par année, soit treize salaires de 1696.- CHF. De plus, les jeunes avant 25 ans et les chômeurs ne cotisent pas pour leur retraite, uniquement pour les risques d’invalidité et de décès. Les personnes qui disposent d’un contrat de travail de moins de 3 mois sont également libérées de l’obligation de cotiser. Finalement, les indépendants doivent s’organiser eux-mêmes s’ils souhaitent s’affilier à une caisse de pension.
Non. En cas de décès du salarié avant la retraite, les caisses de pension prévoient une rente pour le/la conjoint·e et les enfants survivant·e·s. De plus, en cas d’incapacité de travail reconnue par l’assurance invalidité, la rente de l’AI sera complétée par la prévoyance professionnelle.
Je peux retirer le capital accumulé avant la retraite dans les cas suivants : si je quitte définitivement la Suisse, si j’achète un bien immobilier qui me servira de résidence principale, si je deviens invalide à 100% ou si je démarre mon activité indépendante. Dans certains cas comme l’immobilier, seul le retrait partiel est possible. Ma caisse de pension peut me renseigner sur les conditions. Et si je veux prendre une retraite anticipée, je peux toucher mon argent au plus tôt cinq ans avant l’âge légal de l’AVS.
Le taux de conversion, sujet à controverse lors de la proposition de réforme, détermine le montant des rentes annuelles des personnes retraitées d’après le capital épargné en travaillant. Actuellement, il est fixé à 6,8%. Cela signifie qu’une personne qui dispose d’un capital de 100'000.- CHF percevra à la retraite une rente de 6'800.- CHF par année civile – environ 560.- CHF par mois.
À condition d’en faire la demande suffisamment tôt, il est possible de retirer son deuxième pilier en capital plutôt que de percevoir une rente. Certaines caisses de pension proposent une combinaison des deux. La rente est cependant garantie à vie – un avantage indéniable par rapport au retrait du capital, qui s’épuise au fil des années. En revanche, en cas de décès, l’argent du capital revient entièrement à ma famille sous forme d’héritage. Si j’ai choisi la rente, seul·e le/la conjoint·e touchera une rente de survivant équivalente aux 60% de la mienne.
En conclusion, les choix qui nous sont imposés en matière de prévoyance demeurent sujets à une part d’incertitude. Cela implique de calculer, prospecter et pondérer les risques. Voici finalement quelques conseils pour optimiser votre gestion :