Thèse 1 : le travail est indépendant du lieu, international et hybride
Depuis la pandémie, il est clair que le travail dit « de bureau » peut avoir lieu en tout lieu. Actuellement, nous observons certes une tendance au retour au bureau, mais cela va changer massivement au cours des prochaines années : En 2034, il sera normal que de très nombreuses équipes comptent des personnes qui ne se voient sur place que 1 à 2 fois par an.
Les entreprises ont compris il y a quelques années déjà que la pénurie de personnel qualifié ne peut être résolue que si l'exigence de présence physique est abandonnée. Cela a plusieurs conséquences au sein de l'entreprise :
- le service des ressources humaines s'est adapté aux professionnels internationaux : Les entretiens d'embauche ont lieu exclusivement en ligne, l'onboarding également et même les résiliations de contrats de travail sont communiquées numériquement.
- La collaboration se fait principalement en ligne et de manière hybride. Pour que cela fonctionne, il faut un bon niveau de formation à la collaboration virtuelle. Les collaborateurs sont formés à l'établissement rapide d'une relation de confiance et d'un lien virtuel.
- l'indépendance géographique rend le travail plus international : les langues étrangères, et notamment l'anglais, sont plus importantes que jamais.
Thèse 2 : le leadership (classique) est mort, vive le leadership
Aujourd'hui, en 2024, il est normal que les entreprises soient organisées de manière très horizontale : Les pyramides du 20e siècle ont toutes disparu, car elles sont trop lourdes dans notre monde très complexe et en constante évolution.
En 2034, le leadership est distribué : Dans la plupart des équipes, les membres de l'équipe assument les tâches de direction, comme coacher les membres de l'équipe, animer les réunions, coordonner les tâches. Le leadership n'est donc plus lié à des rôles, mais à une fonction fondamentale dans l'organisation, que chacun-e peut et doit assumer.
Cette évolution vers un leadership distribué exige des collaborateurs un développement personnel : ils doivent se pencher sur leurs propres compétences et points forts afin de savoir quelles tâches de leadership leur conviennent le mieux. En 2034, les décisions seront prises en commun ou selon une hiérarchie des compétences. Cette gestion répartie permet aux personnes de s'épuiser moins souvent, car elles voient chaque jour l'effet direct de leur travail.
Thèse 3 : la numérisation, l'automatisation et l'IA révolutionnent notre travail quotidien.
« Depuis que le travail existe, le véritable objectif est son abolition » écrit Richard David Precht. Et nous n'avons jamais été aussi proches de cet objectif : le deuxième âge des machines, avec les ordinateurs à apprentissage automatique, les robots, la numérisation et l'automatisation, révolutionne notre travail.
Je ne m'attends pas à un chômage de masse, mais le travail va fortement changer. Le travail entre l'homme et la machine sera réparti différemment : Les tâches routinières ont disparu des emplois. Partout où de grandes quantités de données sont analysées, des ordinateurs sont utilisés.
Que reste-t-il pour nous, les humains ? Nos compétences humaines primaires deviennent plus importantes que jamais : être empathique et créatif, collaborer, trouver des solutions ensemble, prendre des décisions appropriées ensemble.
L'automatisation libère du temps pour les individus. Je pars du principe qu'ils ne seront pas occupés par plus de travail. Les entreprises auront compris que trop d'heures de travail hebdomadaire ne contribuent ni à l'efficacité ni à la santé. La semaine de quatre jours va s'imposer.
