Les métiers ont-ils un genre ?

Dans cet article, il ne s'agit pas de savoir si (et si oui, pourquoi) les femmes naissent (biologiquement ou génétiquement) avec un handicap.
Il existe de nombreuses, très nombreuses discussions et études qui se consacrent depuis des siècles à ce sujet et à des questions connexes. Jusqu'à aujourd'hui, il n'existe pas, à ma connaissance, de résultats scientifiques définitifs et clairs sur ces questions. Plutôt que de participer au débat sur ces questions, je me concentrerai dans ce texte sur les faits et sur les possibilités d'action offertes par la situation actuelle.
MINT : abréviation de mathématiques, informatique, sciences naturelles et technologie.
En Suisse, il n'y a pas seulement des femmes qui s'intéressent manifestement aux disciplines et aux professions MINT (elles choisissent les disciplines scolaires correspondantes, commencent une formation ou des études dans le domaine MINT). Ces femmes semblent également être tout à fait aptes à exercer ces professions MINT (elles suivent des formations et des filières d'études correspondantes, travaillent dans des professions MINT, enseignent des matières MINT, occupent des postes de direction dans l'économie ou créent même leurs propres entreprises). Il semble également que les jeunes femmes soient de plus en plus conscientes du fait que la recherche, les produits et les services dans les domaines MINT sont très importants pour l'organisation de la réalité actuelle et future de tous les êtres humains et qu'elles souhaitent y participer.
D'autre part, les entreprises et les instituts de recherche MINT suisses considèrent de plus en plus les femmes comme une grande ressource en personnel, encore largement inexploitée et potentiellement très précieuse, et réalisent de plus en plus qu'ils doivent être actifs pour rendre cette ressource exploitable à long terme. Compte tenu de la pénurie croissante de main-d'œuvre qualifiée et de la reconnaissance du fait que des équipes diversifiées peuvent représenter une valeur ajoutée économique significative, il est évident que l'économie et la recherche ne peuvent pas se permettre de négliger le potentiel de tout un groupe social.
Oui, en Suisse aussi, les femmes restent (encore) nettement minoritaires dans les formations, les filières d'études et les professions techniques. Mais elles existent ! Et il devrait être du plus haut intérêt de garder ces femmes bien formées dans les professions MINT. Le fait est que les femmes exerçant des professions MINT réduisent souvent leur temps de travail de manière significative au plus tard après le premier enfant, voire disparaissent complètement du marché du travail.
Les raisons en sont multiples et ancrées. Outre les stéréotypes de genre profondément ancrés dans la société suisse et toujours très efficaces, les facteurs décisifs sont les cultures d'entreprise établies. Ces cultures d'entreprise, intégrées dans la société suisse, reflètent et reproduisent dans une certaine mesure les stéréotypes de genre dominants par le biais de structures, de processus et de comportements internes à l'entreprise. Vous voulez quelques exemples ? Les voici :
Que peut-on faire pour y remédier ? Beaucoup de choses ! La première étape consiste à ce que les directions d'entreprise reconnaissent qu'il existe certains dysfonctionnements culturels et structurels, qu'il faut s'y attaquer pour provoquer un changement positif à long terme, et que cela demande beaucoup de persévérance et d'engagement - car le changement culturel nécessite avant tout une chose : du TEMPS.
Mais les directions d'entreprise ne sont pas les seules à pouvoir (et devoir) faire quelque chose. Les femmes qui suivent des formations, des études et des professions MINT sont souvent en minorité. Il est donc d'autant plus important de chercher des alliés qui vous aident à réfléchir consciemment à votre propre situation, à l'organiser activement et à l'améliorer. Il peut et doit s'agir de camarades d'études ou de collègues masculins.
Mais le fait de se mettre en réseau et d'échanger avec d'autres femmes MINT peut aussi avoir une immense valeur ajoutée : en partageant ses expériences, une femme peut par exemple se rendre compte qu'elle n'est pas seule à percevoir et à évaluer les situations - ce qui peut être un énorme coup de pouce pour la confiance en soi !
Echanger des conseils sur les comportements possibles dans des situations concrètes délicates et établir des contacts en dehors de sa propre "bulle" interne ouvre des options d'action et des perspectives. Enfin, le fait de se mettre en réseau donne de la visibilité et de la validité à ses propres préoccupations et donne de la force à sa propre voix.
Alors, qu'attendez-vous, chères femmes MINT ?
L'ASFI est un réseau d’échanges d’expériences et pour la promotion de carrière.
L’Association Suisse des Femmes Ingénieurs ASFI est une association nationale pour la promotion des femmes dans les professions MINT. (Mathématiques, Informatique, Sciences et Technique).