Les travailleuses et travailleurs de Stahl Gerlafingen sont déterminés à défendre leurs emplois et leur aciérie. Dans leur lutte, ils reçoivent un grand soutien de la population. 15 129 personnes ont signé la pétition « Pour le maintien de Stahl Gerlafingen », qui a été remise jeudi au conseiller fédéral Guy Parmelin et aujourd'hui à l'entreprise. En outre, plus que 1000 personnes ont manifesté aujourd’hui devant l'aciérie de Gerlafingen pour soutenir les revendications des travailleuses et travailleurs :
■ L'entreprise doit renoncer à tout licenciement. Si nécessaire, elle peut recourir au chômage partiel pour préserver les emplois.
■ La politique doit édicter des directives contraignantes pour l'utilisation d'acier recyclé à faibles émissions dans les marchés publics et dans l'ensemble du secteur suisse de la construction.
Maintenir les emplois
La demande de renoncer aux licenciements est également le point central de la procédure de consultation avec l'entreprise, qui se poursuit jusqu'à la semaine prochaine. Les salarié-e-s et leurs représentant-e-s ont clairement fait savoir que le maintien des connaissances des travailleuses et travailleurs et des capacités de production à Gerlafingen est fondamental pour assurer la pérennité de l'industrie suisse du recyclage de l'acier. Comme le Conseil fédéral a explicitement prolongé cette année la durée maximale d'indemnisation en cas chomage partiel à 18 mois pour l'industrie à forte consommation d'énergie, il n'y a absolument aucune raison de licencier des personnes à court terme. De plus, à partir du 1er janvier 2025, de nouveaux instruments de promotion seront disponibles pour soutenir financièrement l'industrie dans sa décarbonisation. L'entreprise doit dès à présent élaborer les demandes correspondantes.
Le Conseil fédéral doit agir
Parallèlement, une action politique déterminée est nécessaire pour assurer l'avenir de l'aciérie. Le Conseil fédéral doit notamment édicter des directives contraignantes pour l'utilisation d'acier recyclé à faibles émissions dans les marchés publics et dans le secteur suisse de la construction en général. La loi révisée sur la protection de l'environnement (LPE) et la nouvelle loi sur la protection du climat (LCI) offrent des bases légales à cet effet. Le Conseil fédéral dispose de la compétence d'édicter des ordonnances efficaces à ce sujet et doit maintenant en faire usage. En effet, des critères clairs en matière de durabilité des matériaux de construction permettent à des fournisseurs comme Stahl Gerlafingen de proposer des offres compétitives et d'assurer leurs ventes.
Le Parlement commence à bouger
La pression des travailleuses et travailleurs et le soutien public ont contribué à ce que le Parlement intensifie ses efforts pour préserver l'aciérie de Gerlafingen et promouvoir l'économie circulaire. La Commission de l'économie et des redevances du Conseil des Etats (CER-E) se prononcera en novembre sur les motions « Des mesures d'urgence pour Stahl Gerlafingen » et « Accorder un financement transitoire à l'industrie sidérurgique afin de verdir la production et de conserver l'activité en Suisse » et la Commission de l'environnement du Conseil national (CEATE-N) a mis également le sujet à l'ordre du jour. Le Parlement peut ainsi poser les jalons d'une politique qui assure durablement des capacités de production stratégiques pour la transformation écologique de l'économie suisse.
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Pierre Derivaz, Droit et Partenariat social
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