Entretien d’embauche : ce qui est permis et ce qui ne l’est pas

J’ai 28 ans, je viens de terminer une formation continue et j’ai postulé en tant que spécialiste en bases de données dans une entreprise industrielle. J’étais ravie d’être invitée à un entretien d’embauche, mais ma joie a vite été gâchée. Le responsable du service informatique m’a posé des questions qui ne le regardaient pas, je suppose.

Il voulait, par exemple, savoir si je pensais me marier et avoir des enfants. J’ai répondu de manière évasive, en disant que je n’avais pas encore décidé. Ensuite, il m’a demandé si j’étais en couple. J’y ai répondu que oui, mais je ne suis pas sûre si je devais répondre à cette question.

Puis, le responsable du service informatique m’a demandé des informations précises sur ma santé. Je souffre d’une maladie génétique qui n’a pas d’influence sur ma performance au travail. Je n’ai donc pas révélé cette information. Aurais-je dû en parler ?

De plus, il m’a demandé si je participais aux grèves pour le climat. Il avait vu sur internet que je m’engageais chez les Vert’libéraux. J’ai déclaré faire de la politique seulement dans mon temps libre.

Finalement, il voulait connaître mon dernier salaire. J’ai mentionné un montant arrondi pas loin de mon dernier salaire.

Avant que je puisse quitter cet entretien désagréable, le responsable a ajouté qu’il a demandé des références sur moi à mon avant-dernier employeur. Le fait que cette personne ait parlé de moi en bien ne m'a pas réconforté. En effet, je ne l'avais pas mentionnée comme référence.

J’ai retiré ma candidature, il est exclu que je travaille avec un chef pareil ! J’aurais pourtant souhaité savoir : un employeur potentiel, peut-il poser des questions aussi personnelles lors d’un entretien d’embauche ?

Selina B.

Sont autorisées les questions sur les activités professionnelles précédentes, la motivation, les plans de carrière et des questions similaires. Les candidat-e-s doivent répondre de manière véridique, tant que les questions ne concernent uniquement le travail.

Les questions privées ne sont pas autorisées

Tout ce qui concerne les idées de mariage, envies d’avoir des enfants ou le statut relationnel relève du domaine privé et ne peut pas faire objet de questions lors d’un entretien d’embauche. Selina a eu raison de répondre de manière évasive. D’un point de vue légal, elle aurait même pu refuser de répondre ou avoir recours à un mensonge.

En omettant sa maladie génétique, Selina était, également, dans son droit puisque celle-ci n’a pas d’influence sur sa performance au travail.

Le lien avec le travail doit être clair

Il en va de même en ce qui concerne la grève pour le climat. Lors d'un entretien d'embauche, il est tout aussi interdit de poser des questions sur les opinions politiques que sur la religion ou l'orientation sexuelle. Cependant, les entreprises dites « de tendance » constituent une exception. L'Église catholique peut demander à une candidate à un poste de communication si elle est catholique.

Ce qui est moins clair, c'est dans quelle mesure il est permis de poser des questions sur le dernier salaire. Cette question est controversée. Dans le cas de Selina, elle était peu pertinente puisqu’elle aurait apporté des nouvelles compétences pour le poste en question.

Références seulement des personnes indiquées

Le responsable informatique était également dans son tort lorsqu'il a demandé une référence à l'avant-dernier employeur de Selina. Comme la candidate n'avait pas indiqué cette personne comme référence, il n'aurait pas eu le droit le faire.

Effacer le dossier

Maintenant que Selina a retiré sa candidature, il ne lui reste plus qu’une chose à faire : exiger que son dossier soit détruit et demander une confirmation. Elle y a droit. Elle peut maintenant se concentrer sur de meilleurs employeurs potentiels.