Suis-je obligé de fournir une aide d'urgence ?
Peut-on être attaqué en justice pour ne pas avoir porté secours?
Toni rentre chez lui tard dans la nuit. Une femme s'approche, se balançant bizarrement, en détresse respiratoire, se mettant la main au cœur puis s'effondrant. Il se demande si la femme est simplement ivre ou s'il s'agit d'une urgence médicale sous la forme d'un arrêt cardiaque.
Toni ne sait pas trop comment réagir, il regarde autour de lui, mais il n'y a personne d'autre dans la rue. Il se dit que quelqu'un va venir et continue à marcher avec mauvaise conscience. Toni aurait-il dû fournir une aide d'urgence ?
La situation juridique est claire. L'article 128 du Code pénal suisse stipule : Celui qui n’aura pas prêté secours à une personne qu’il a blessée ou à une personne en danger de mort imminent, alors que l’on pouvait raisonnablement l’exiger de lui, étant donné les circonstances, celui qui aura empêché un tiers de prêter secours ou l’aura entravé dans l’accomplissement de ce devoir, sera puni d’une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d’une peine pécuniaire.
Vérifier ce qui se passe est simple et indispensable
Comme personne n'a observé Toni, personne ne lui demandera des comptes. Mais il aurait clairement dû se comporter différemment - à savoir, clarifier s'il y avait une urgence médicale. Cela aurait été très simple. Il aurait pu parler à la femme et s'assurer qu'elle était consciente et qu'elle respirait encore. Prendre son pouls lui aurait permis de savoir si sa propre hypothèse d'une insuffisance cardiaque était correcte.
Les profanes ne sont pas responsables des erreurs commises en cas d’aide d'urgence
Dans une telle situation, Toni ne peut faire faux qu’une chose : ne pas réagir. S'il avait fait une maladresse dans son désarroi, par exemple essayer de ventiler la victime au lieu de lui faire un massage cardiaque, il n'aurait pas pu en être tenu responsable en tant que profane en médecine. Les profanes ne sont passibles de poursuites que s'ils refusent de porter secours à des personnes en détresse dans des limites raisonnables. Néanmoins, il peut arriver que des poursuites judiciaires soient engagées contre des personnes ayant apporté une aide d'urgence. Mais cela ne doit pas être une raison pour ne pas fournir une aide d'urgence.
Si Toni n'avait vraiment aucune idée de ce qu'il pouvait faire, parce que le dernier cours d'aide d'urgence qu’il a suivi date de plusieurs décennies, il aurait dû au moins composer le 144 ou le numéro international d’urgence 112. Il aurait alors non seulement pu commander une aide professionnelle immédiate, mais aurait aussi reçu des instructions sur la manière de s'occuper de la personne en détresse.
Aide d'urgence également dans les situations de crise psychiques
On a tendance à oublier que la vie des gens peut être en danger non seulement à cause d'accidents, d'attaques ou de défaillances d'organes, mais aussi à cause d’une souffrance psychique. On est également censés fournir une aide d'urgence si une personne menace de se suicider. Ici, vous procédez bien sûr différemment que pour les causes physiques - vous pouvez lire à ce sujet l'article « ensa - premiers secours en santé mentale ». Dans ce cas aussi, vous pouvez composer le numéro d'urgence. Toutefois, veillez à ce que la personne concernée ne soit pas seule jusqu'à l'arrivée d'une aide professionnelle.
Employés Suisse vous recommande d’agir en cas d’urgence. Ce faisant, vous contribuerez à la santé des personnes concernées et vous vous épargnerez une mauvaise conscience.